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Bouger fait du bien, on le sait. L’activité physique régulière améliore la santé, réduit le stress, renforce le mental. Mais quand le besoin de faire du sport devient compulsif, incontrôlable, source de souffrance, on entre dans un autre registre : celui de la bigorexie. Peu connue, souvent minimisée, cette dépendance à l’exercice peut avoir de lourdes conséquences physiques et psychologiques. Heureusement, des solutions existent, et le coach sport santé peut jouer un rôle précieux dans le processus de rééquilibrage.

La bigorexie (ou dépendance à l’exercice physique) est une addiction comportementale reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Il ne s’agit pas d’aimer le sport ou d’en faire souvent. Il s’agit de ne plus pouvoir s’en passer, au point que :

  • l’entraînement devient compulsif, voire obsessionnel,
  • toute la vie tourne autour du sport,
  • l’arrêt ou la réduction de l’activité entraîne angoisse, culpabilité, mal-être profond.

Les dangers de la bigorexie touchent d’abord l’équilibre physique avec une palette de problèmes importants :

  • Fatigue chronique
  • Troubles hormonaux (notamment chez les femmes)
  • Fractures de fatigue
  • Dégradation musculaire
  • Troubles du sommeil, perte d’appétit
  • Système immunitaire affaibli.

Il y a également des risques psychologiques. La bigorexie est une véritable menace pour la santé mentale qui se traduit par plusieurs maux :

  • Anxiété, troubles de l’humeur
  • Dépression masquée
  • Troubles du comportement alimentaire (souvent associés)
  • Sentiment de honte, de solitude, de perte de contrôle.

La bigorexie s’installe souvent de manière insidieuse. Voici quelques signaux d’alerte qui doivent vous interpeler :

  • Le besoin irrépressible de faire du sport tous les jours, même malade, blessé ou épuisé
  • une anxiété intense ou de l’irritabilité quand une séance est annulée
  • Une perte de plaisir à pratiquer le sport, mais il est impossible de s’arrêter
  • De l’isolement social au profit des entraînements
  • Du surentraînement malgré des douleurs, des blessures ou des alertes médicales
  • L’obsession du corps, du poids, de la performance
  • Un sentiment de vide, voire de perte d’identité sans activité physique.

La bigorexie touche aussi bien des sportifs amateurs que des personnes en quête de contrôle, de transformation physique ou de “dépassement de soi” permanent.

Un coach en sport santé ne remplace pas un professionnel de santé, mais il peut jouer un rôle essentiel à différents niveaux.

1. Détecter les signes

Grâce à une écoute attentive et à un suivi régulier, le coach peut repérer les comportements à risque et ouvrir le dialogue sans jugement.

2. Reposer un cadre sain et respectueux

Le coach sport santé aide à reformuler la relation au corps et au mouvement, en sortant de la logique de performance et de contrôle.

3. Revenir au plaisir, à l’équilibre

En proposant des activités douces, variées, non compétitives, le coach permet au pratiquant de se reconnecter à ses sensations, à son bien-être, et non à un objectif imposé.

4. Travailler en lien avec des professionnels de santé

En cas de bigorexie avérée, une prise en charge pluridisciplinaire est indispensable : médecin, psychologue, nutritionniste…
Le coach peut alors accompagner en soutien, dans le respect des consignes thérapeutiques.

Le rôle du coach sport santé n’est pas de “pousser à l’effort” à tout prix. Son objectif est d’accompagner la personne dans son rapport au mouvement, de façon respectueuse, adaptée, et durable. Pour sortir de la bigorexie, il est essentiel de redonner du sens au geste, de réapprendre à écouter son corps, et de se libérer du besoin de se prouver quelque chose.

La bigorexie est une souffrance réelle, trop souvent tue ou minimisée. Mais elle n’est pas une fatalité. Avec un accompagnement bienveillant, adapté et professionnel, il est possible de retrouver une relation saine au sport, de réapprivoiser son corps et de sortir de la spirale de l’obsession.

Si vous sentez que le sport prend toute la place, que vous ne pouvez plus vous arrêter sans culpabilité, sachez qu’il existe des solutions. Et vous n’avez pas à les chercher seul.

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